Hormis les frontières artificielles, l’Afrique est un bloc. Tous les Africains sont des frères et sœurs et doivent se considérer comme tel. Dans tous les pays africains, on retrouve plusieurs nationalités. L’Afrique s’imbrique au point où au-delà du pain quotidien, beaucoup ont fait de leurs pays d’accueil, leur deuxième pays de cœur. Ils y vivent, fondent leurs familles et finissent par aimer le pays au point d’y rester à vie.
Au Togo il y a des burkinabés. Au Burkina, il y a beaucoup de Togolais. Nous sommes allés à la rencontre du délégué de la communauté burkinabé au Togo pour en savoir plus sur ses activités, la relation entre les deux pays, et les réalités du terrain.
Présentez-vous pour nos lecteurs ?
Je suis OUBDA Lanciné, le délégué du Conseil supérieur des burkinabés de l’étranger. Nous sommes au nombre de trois au Togo à représenter notre pays au sein du Conseil.
Quelles sont vos missions ?
Nous sommes le relais entre le consulat général et la communauté. Nous sommes l’interface du consulat. Nous avons le rôle de mobiliser nos frères, les sensibiliser dans l’intérêt supérieur de chacun d’entre eux. Nous les sensibilisons afin de respecter les textes des pays d’accueil comme le Togo.
Comment cela se passe sur le terrain ?
Tout va bien. Au besoin, nous arrivons à mobiliser les Burkinabés avec le concours du Consulat et des différentes associations de Burkinabés résidant au Togo. Tout se passe très bien quand il s’agit de mobiliser la communauté sur un sujet donné.
Et la situation en cette période de pandémie ?
Nous utilisons les réseaux sociaux pour parler du covid-19 et ses impacts. Nous avons fait une campagne de sensibilisation sur internet pour mettre l’accent sur le respect des mesures barrières telles que recommandées par les autorités togolaises.
Quels conseils pour la communauté burkinabé de façon générale ?
La première des choses, c’est que lorsque l’on est à l’étranger, on respecte les lois de son pays d’accueil et les autorités. Chacun à son niveau doit travailler à l’intégration de sa communauté. Il faut avoir une bonne relation avec son entourage jusqu’à l’échelle nationale. Chacun doit être un vecteur d’intégration et à un moment donné, on ne se sent plus étranger.
Qu’en est-il de la relation entre les Burkinabés et les Togolais ?
Socialement, les Burkinabés sont bien intégrés au Togo comme les Togolais le sont aussi au Burkina. Nous, Burkinabés, ne sommes l’objet de quoi que ce soit. Nous épousons des Togolais et vice-versa. Il peut avoir des problèmes mais on ne saurait généraliser. Il peut arriver qu’il y ait des différends entre deux personnes, mais cela se règle et ne caractérise pas l’ensemble de la communauté.
Nous n’avons pas de problèmes. Nous sommes bien accueillis et traités comme des Togolais.
Quel est votre mot de fin ?
Il faut que chacun adopte un comportement exemplaire. A nos chers frères togolais, nous ne sommes pas venus voler quoi que ce soit. Nous sommes venus chercher notre pain comme nos frères togolais le font au Burkina Faso dans la maçonnerie ou encore la restauration. Au-delà des frontières, nous sommes tous les mêmes. Nos chefs d’Etat travaillent pour une meilleure intégration, à nous de participer à cela.
AA /BA